Démocratiser l’Europe / Revue Politique étrangère - Idées - France Culture

Publié le par Pierre Gapenne

On parle beaucoup du « déficit démocratique » de l’Europe, une expression apparue en 1979, déjà. La crise de la zone euro a grandement contribué à relancer l’accusation. Face aux marchés, les dirigeants européens ont largement abdiqué leur pouvoir au profit d’organes « indépendants » et de procédures de sanction automatiques, en conférant à la Cour de justice de l’Union européenne, à la Commission et à la Banque centrale un rôle éminent dans la conduite des affaires. Et malgré l’augmentation continue des pouvoirs du Parlement, son activité législative a atteint des niveaux historiquement bas durant cette période. Bref, le fonctionnement de l’Union européenne souffre d’un manque de légitimité démocratique. Le constat n’est pas neuf, l’originalité de la thèse d’Antoine Vauchez c’est, à partir de ce constat et de la particularité de la construction politique de l’Europe, de suggérer de développer la « représentativité » de ces institutions indépendantes qui forment le gouvernement de l’Union, en favorisant notamment la controverse politique sur leurs missions et leurs mandats, et en donnant de la publicité à leurs débats. Car à l’origine – je cite « c’est cette première politique européenne, née sous le signe de l’indépendance et de l’expertise, qui a creusé le sillon dans lequel se meut aujourd’hui encore l’intégration européenne ».

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